Balade chez nos ancêtres !

Généalogie DUBREUIL et familles alliées
par Diane Dubreuil, généalogiste

MARSOLET Nicolas

M 1601 - 1677  (76 ans)

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  • Nom MARSOLET Nicolas 
    Alias Sieur de St-Aignan 
    Naissance 1601  Lieu précis inconnu en France, France Chercher tous les probants reliés à ce lieu 
    • 65 ans au recensement 1666
    Genre
    Décès 15 mai 1677  Québec, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieu  [1
    Inhumation 16 mai 1677  Québec Basilique Notre-Dame, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieu  [1
    • Décès : 90 ans
    Notes 
    • 65 ans au recensement 1666, 67 ans au recensement 1667, à Québec; arrivé avec Champlain en 1613, interprète algonquin et montagnais, resté et passé aux Anglais de 1629 à 1632, en France de 1633 à 1637, commis de la compagnie de la Nouvelle-France vers 1642, marchand de fourrures de 1647 à 1660; concession de la seigneurie de Bellechasse, ou Berthier-en-Bas, le 28.03.1637, dont il se désiste en faveur d'Alexandre Berthier le 15.11.1672; concession de l'arrière-fief des Prairies Marsolet dans le Cap-de-la-Madeleine le 05.04.1644, vendu à Gédéon de Catalogne le 03.06.1696; concession de la partie II de la future seigneurie de Gentilly le 16.04.1647, vendue à Michel Pelletier le 23.10.1671; concession du fief Marsolet, ou Rivière Duchesne près Lotbinière, le 03.11.1672, donné par sa veuve à Charles Damours le 26.01.1684 [BRH, 40, : 385-409, MSGCF I, 2, : 116-119, DBC I 504-506, NOR, AG-TR] [1]
    • MARSOLET DE SAINT-AIGNAN, NICOLAS, interprète, commis de la traite, maître de barque, trafiquant et seigneur, originaire des environs de Rouen - peut-être de Saint-Aignan-sur-Ry, comme le suggère son nom -, né en 1587, si l’on en croit l’acte de sépulture, ou en 1601, suivant le recensement de 1666, décédé à Québec le 15 mai 1677. Les historiens ne s’accordent pas sur la date de l’arrivée en Nouvelle-France de Marsolet : les uns optent pour 1608, les autres pour 1613 ou 1618. Le seul témoignage un peu explicite est celui de Champlain qui, racontant les événements de 1629, écrivait de Pierre Raye, d’Étienne Brûlé et de Marsolet qu’il les avait « autrefois mené[s] en [ses] voyages, il y avoit plus de quinze à seize ans ». Or, justement, nous savons que Champlain, en 1613, avait quitté la France pour un sixième séjour au Canada, au cours duquel il remonta l’Outaouais jusqu’à l’île aux Allumettes, en pays algonquin. C’est cette année-là, croyons-nous, que Marsolet - futur interprète en langues montagnaise et algonquine - débarqua dans la colonie, en compagnie du [présumé - J.B.] fondateur de Québec. On peut distinguer, dans la longue carrière de Marsolet, deux périodes pendant lesquelles il fit successivement siennes les conceptions de la colonisation dont les tenants s’affrontaient en Nouvelle-France. D’une part, les commerçants et leurs commis, uniquement préoccupés de fourrures et de richesses, s’opposaient à l’établissement d’une population française ; Champlain et ses alliés, d’autre part, luttaient pour peupler la colonie et évangéliser les Indiens. Jusque vers 1636, Marsolet semble avoir appuyé les marchands ; par la suite, il passa dans l’autre camp. Sur Marsolet, on possède peu de renseignements antérieurs à 1629. En 1623 et 1624, sa présence est signalée à Tadoussac ; le 24 mars 1627, il était à Paris ; à l’été de 1627, de retour au Canada, il prenait part à la traite, au Cap-de-la-Victoire. Enfin, peut-être est-il ce « truchement » qui, en 1625-1626, retenu par une pleurésie, hiverna chez les Jésuites de Québec et consentit à communiquer ses connaissances linguistiques au père Charles Lalemant. Dès son arrivée en Nouvelle-France, Marsolet partagea probablement son activité entre les postes de Tadoussac, de Québec, de Trois-Rivières et les villages algonquins de l’Outaouais, vivant avec les Indiens dans la plus grande liberté et constamment à la recherche de gros profits. C’est du moins ce que laissait entendre Champlain, en 1629, lorsqu’il accusait Marsolet et Brûlé de « demeure[r] sans religion, mangeant chair Vendredy & Samedy », de se licencier « en des desbauches & libertinages desordonnées » et surtout d’avoir, par amour du lucre, « trahy leur Roy & vendu leur patrie » en se mettant au service des Anglais, lors de la prise de Québec par les Kirke. De Marsolet, Champlain eut une autre raison de se plaindre. L’interprète, en effet, fit échouer son projet d’emmener en France Charité et Espérance, deux Indiennes que le fondateur de Québec avait adoptées. Dans le dessein, peut-être, de garder auprès de lui les jeunes filles, dont le « galand », écrit Champlain, « vouloit abuser », ou pour punir Espérance du refus qu’elle avait opposé à ses avances, Marsolet persuada faussement Kirke - fort soucieux de la faveur des Indiens - que ces derniers verraient d’un mauvais oeil le départ des adolescentes. Malgré les dénégations indignées de Champlain et son offre d’apaiser les Indiens par un riche présent, David Kirke ne l’autorisa pas à prendre avec lui ses deux protégées. Cette machination de Marsolet lui valut, de Champlain et d’Espérance, de virulents reproches. À la fin de l’été 1629, la plupart des Français s’embarquèrent pour la France. Marsolet resta. Au bénéfice des Anglais, il continua d’exercer son métier d’interprète. En 1632, les Français revinrent. De nouveau, Marsolet changea d’allégeance, mais non point entièrement d’attitude : « En tant d’années qu’on a esté en ces païs, écrivait en 1633 le jésuite Paul Le Jeune, on n’a jamais rien pû tirer de l’interprete ou truchement nommé Marsolet, qui pour excuse disoit qu’il avoit juré qu’il ne donneroit rien du langage des Sauvages à qui que ce fût. » Seul, le « Père Charles Lallement le gagna ». Nicolas Marsolet couvait encore cette vieille méfiance, commune à la majorité des trafiquants, à l’endroit des missionnaires - et des colons - dont on redoutait l’influence sur les Indiens pourvoyeurs de la traite. Cependant, l’interprète était sur le point de laisser tomber ses préventions. Vers 1636, le mouvement en faveur du peuplement et de l’évangélisation, bien qu’à ses débuts, paraissait irréversible. Marsolet se rallia à l’opinion générale et décida de s’établir. En 1636 ou 1637, un premier enfant fut baptisé le 22 février 1638), il épousait Marie Le Barbier et, le 6 octobre 1637, prenait possession de la seigneurie de Bellechasse, Berthier), d’un quart de lieue de front par une lieue et demie de profondeur, que les Cent-Associés lui avaient concédée le 28 mars précédent ; trois ans plus tard, le 20 novembre 1640, il achetait de René Maheu une terre au coteau Sainte-Geneviève. Dès lors, Marsolet mena une vie rangée. En 1643, par exemple, la Relation en parlait comme d’un collaborateur précieux des missionnaires. Sa longue expérience des questions indiennes et de la traite valut à Marsolet, vers 1642, l’emploi de commis des Cent-Associés ; mais bientôt, tout en exerçant son métier d’interprète, qu’il n’abandonna jamais, Marsolet trafiqua pour son compte. En mauvais termes avec les dirigeants de la Communauté des Habitants, dont il désapprouvait le luxe et contre lesquels il souleva, en janvier 1646, un mouvement de protestation vite réprimé par le gouverneur, Marsolet dut faire fond sur ses propres ressources pour mener à bien ses entreprises commerciales. Depuis 1647 au moins, il était propriétaire d’une barque qu’il utilisait dans ses voyages de traite à Tadoussac. Plus tard, vers 1660, il semble avoir tenu boutique à Québec : en décembre 1664, par exemple, on l’accusait d’avoir débité du vin à 25s. le pot, malgré les arrêts du conseil. En 1663, il était au nombre des 17 colons à qui le gouverneur Pierre Dubois Davaugour avait, le 4 mars, affermé pour deux ans la traite de Tadoussac ; toutefois, ce bail, jugé irrégulier, fut peu après cassé par le Conseil souverain. Entièrement tourné vers la traite, le « petit roi de Tadoussac » ne se mit guère en peine, peut-être faute de capitaux, d’exploiter les nombreuses concessions dont il fut le bénéficiaire. Après la seigneurie de Bellechasse, qu’il céda le 15 novembre 1672 à M. Berthier*, Marsolet avait reçu : de l’abbé de La Ferté, le 5 avril 1644, les prairies Marsolet, un arrière-fief d’une demi-lieue de front par deux de profondeur, dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine ; de la Compagnie de la Nouvelle-France, le 16 avril 1647, la même étendue de terre, dans une partie de la future seigneurie de Gentilly, qu’il vendit à Michel Pelletier de La Prade le 23 octobre 1671 ; et de Jean Talon, le 3 novembre 1672, le fief Marsolet, d’une demi-lieue de front par une lieue et demie de profondeur, dans la future seigneurie de Lotbinière. Aucun de ces fiefs ne fut habité ou défriché par les soins de Marsolet. Dans la censive de Québec, Marsolet possédait deux autres terres : 71 arpents au coteau Sainte-Geneviève, accordés par la Compagnie de la Nouvelle-France le 29 mars 1649, et 16 arpents sur la rivière Saint-Charles, concédés par Louis d’Ailleboust le 10 février 1651. Seule la terre du coteau Sainte-Geneviève fut mise en culture - en 1668, Marsolet déclare que les 71 arpents sont « à présent en labour » et qu’il y « a fait bastir deux logis et une grange » - ; il semble, comme le laisse croire le bail à ferme passé entre Marsolet et Raymond Pagé, dit Carcy, en 1656, que cette terre fut surtout exploitée par des fermiers. Peu avant 1660, et bien qu’à l’occasion il servît encore d’interprète, Nicolas Marsolet mit fin à ses courses vers Tadoussac pour se consacrer à ses affaires à Québec. C’est dans cette ville qu’il décéda le 15 mai 1677. Sa veuve, qui lui avait donné dix enfants, convola avec Denis Le Maistre, le 8 mai 1681. Elle fut inhumée à Québec le 21 février 1688. Quant aux enfants de Marsolet, quelques-uns s’allièrent aux meilleures familles de la colonie. Avec le vieil interprète disparaissait, en 1677, l’un des derniers témoins des premières années de Québec. Ces années héroïques, Nicolas Marsolet les avait, certes, vécues intensément. Il nous plaît de reconnaître en lui l’un de ces hommes épris d’aventure, courageux, durs à la tâche, qui, même s’ils ne furent pas toujours sans reproche, contribuèrent à bâtir la Nouvelle-France.

      André Vachon

      AJQ, Greffe de Guillaume Audouart, 10 fév. 1651, 10 juillet 1656 ; Greffe de Henry Bancheron, 16 avril 1647 ; Greffe de Pierre Duquet, 15 nov. 1672 ; Greffe de Jean Guitet, 6 oct. 1637 ; Greffe de Martial Piraube, 20 nov. 1640 ; Greffe de Gilles Rageot, 23 oct. 1671.- Champlain, oeuvres, Laverdière), 1 062, 1 228, 1 249s., 1 253-1 263.- JJ, Laverdière et Casgrain), 30s., 86, 94, 147s., 154s.- JR, Thwaites), IV : 206-214, V : 112, XXIV : 132, LXXI : 84.- Jug. et délib., I : passim.- Ord. comm., P.-G. Roy), I : 3s.- Papier terrier de la Cie des I. O., P.-G. Roy), 37-39.- Recensement de 1666.- P.-G. Roy, Inv. concessions, I : 243, 245s. ; II : 7, 187s. ; III : 76s.- Sagard, Histoire du Canada, Tross), II : 333s., 522s.- La Famille Marsolet de Saint-Aignan, BRH, XL, 1934, : 385-409.

      © 2000 University of Toronto/Université Laval [2]
    No. probant I28898  Diane Dubreuil
    Mise à jour 24 juin 2010 

    Père MARSOLET Nicolas   d. avant 09 nov 1615, Rouen, 76, France Chercher tous les probants reliés à ce lieu 
    Mère DE PLANES Marguerite   d. avant 19 mars 1637, Rouen, 76, France Chercher tous les probants reliés à ce lieu 
    No. Famille F12308  Collectif  |  Tableau familial

    Famille BARBIER Marie,   n. 1619, Rouen, 76, France Chercher tous les probants reliés à ce lieud. 1688, Québec, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieu (Âge 69 ans) 
    Mariage 19 mars 1637  Rouen, 76, France Chercher tous les probants reliés à ce lieu  [1
    Contrat de mariage 19 mars 1637  Rouen, 76, France Chercher tous les probants reliés à ce lieu  [1
    Enfants 
     1. MARSOLET Louise,   n. 1642, Québec, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieud. 18 avr 1712, Québec, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieu (Âge 70 ans)
     2. MARSOLET Marie Madeleine,   n. 1646, Québec, région 03, Québec Chercher tous les probants reliés à ce lieu
    No. Famille F12307  Collectif  |  Tableau familial
    Mise à jour 31 oct 2015 

  • Carte des événements
    Lien Google MapNaissance - 1601 - Lieu précis inconnu en France, France Lien Google Earth
    Lien Google MapMariage - 19 mars 1637 - Rouen, 76, France Lien Google Earth
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    Lien Google MapDécès - 15 mai 1677 - Québec, région 03, Québec Lien Google Earth
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    Légende  : Paroisse municipale       : Municipalité       : Lieu à préciser       : Cimetière       : Hôpital       : Lieu historique       : Indéterminé

  • Sources consultées 
    1. [S815] JETTÉ, René 1944-2003, DGFQ, (© Les Presses de l'Université de Montréal, 1983, 1177 pages), 775 (Type: 1=Probable | 2=Copie | 3=Original | Type : 2).

    2. [S562] DBC - Dictionnaire biographique du Canada, (Presses de l'Université Laval, Québec,1966), Vol 1 504 506 (Type: 1=Probable | 2=Copie | 3=Original | Type : 2).



Le langage original de cet outil généalogique est traduit de l'anglais
au français du Québec et mis en ligne par Jacques Blaquière
Richmond (Québec) Canada J0B 2H0


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