Tragédie du siège de 1759 Jean Gagnon tué par les Anglais à St-Joachim L'année 1759 a marqué une date tragique dans l'histoire C'est l'année du siège de Québec par Wolfe siège terminé si tristement pour les Canadiens (c'est ainsi qu'on nommait alors les Québécois - JB) Mais avant ce coup fatal les Anglais semèrent la mort sur plusieurs points Un fait entre autres est parvenu jusqu'à nous - il nous intéresse puisque c'est Jean Gagnon habitant de St-Joachim qui est en cause
À l'approche des ennemis les habitants de la côte de Beaupré abandonnèrent leur demeure et se retirèrent dans les bois aux pieds des montagnes Pendant deux mois environ les envahisseurs respectèrent ces villages abandonnés Mais vers la fin du mois d'août les généraux anglais envoyèrent plusieurs compagnies de soldats ravager la côte depuis le Cap Tourmente en remontant vers L'Ange-Gardien Cette oeuvre de ruine commença à la Grande-Ferme Les propriétés que le Séminaire de Québec possédait à cet endroit furent dévastées
Continuant leur cruelle besogne les soldats s'attaquèrent ensuite à l'église et au presbytère Mais les paroissiens de Saint-Joachim surveillant de loin les mouvements de l'ennemi ne purent rester impassibles devant un tel spectacle Une quarantaine d'entre eux ayant à leur tête leur curé M l'abbé Robineau de Portneuf s'embusquèrent dans le couvent des Soeurs de la Congrégation où ils attendirent les assaillants L'attaque eut lieu le jeudi 23 août 1759 Un détachement anglais de troupes légères se mit en embuscade sur la lisière de la forêt près du couvent fortifié En fort peu de temps à l'aide d'un canon les Anglais forcèrent le prêtre et ses hommes à se rendre L'abbé Robineau de Portneuf et trente de ses compagnons furent alors pris par les Anglais tués et scalpés par eux comme le faisaient un siècle auparavant les barbares Iroquois
On montre encore à Saint-Joachim l'endroit précis où le massacre eut lieu à un mille de l'ancienne église en droite ligne Cet endroit se trouve sur le bord d'un côteau environ à quatre arpents au nord du chemin royal sur la propriété de M Roger Lessard à proximité de la ligne sud-ouest de la ferme du séminaire occupée en 1897 par David Fortin
Parmi les victimes de cette journée mémorable se trouvait Jean Gagnon alors âgé de soixante-neuf ans